Les algues sont à la mode, c’est indéniable, sur notre secteur du Trégor et du Goëlo. Mais, pour une cueillette respectueuse et de l’environnement et des professionnels goémoniers qui voient débarquer de plus en plus d’amateurs sur l’estran, quelques conseils s’imposent.
Avant toute cueillette d’algues :
Choisir une grève où vous êtes sûr qu’il n’y ait pas d’écoulements douteux, ni d’algues vertes stagnantes et décrochées des rochers. Ensuite, n’emporter avec vous qu’un petit panier ou un sceau (qui contiendra une récolte familiale) et des ciseaux, pour cueillir vos algues préférées, qui seront consommées dans les 48h. Le plus difficile sera peut être l’identification (surtout chez les algues rouges car très nombreuses), le choix de la saison, qui même si le printemps est là ne veut pas dire que l’on peut en prendre.
Une règlementation à respecter pour préserver l’environnement
En effet, il y a des tailles minimales à respecter. Par exemple, celle du haricot de mer est de 80 cm voire 1 m pour qu’il ait le temps de se reproduire : il va donc falloir attendre encore quelques semaines! Pour la dulse, c’est 25cm et la laminaire sucrée 1,50 m. Cette réglementation, depuis le 25 novembre 2016, s’applique à « la récolte de loisir d’algues de rive destinée à un usage personnel y compris dans le cadre d’activités en groupe ».
C’est vrai qu’il est tentant de se servir dans la nature, croyant qu’elle est toujours généreuse. N’oublions pas que nous sommes de plus en plus de résidents et de visiteurs à arpenter le bord de mer et que les conséquences du non respect des espèces vivantes peut être dramatique certaines années. Ainsi, les années précédentes où le printemps a été tardif, les regroupements de cueilleurs sur certaines zones n’ont pas laissé la chance aux haricots de mer, à la dulse ou au nori de grandir. Ainsi, même les goémoniers n’ont pu travailler suffisamment à la fin du printemps.
C’est bien en sachant observer les milieux naturels et avec bon sens que la préservation de la ressource devient de plus en plus importante.
Et les algues déshydratées ?
L’utilisation d’algues déshydratées est la plus respectueuse pour la ressource car les professionnels garantissent la salubrité, la qualité, et pour vos utilisations au quotidien c’est beaucoup plus facile. Voici quelques idées.
Tartare d’algues et légumes bretons :
Mélanger des paillettes déshydratées de laitue de mer, de dulse, de nori, ajouter du vinaigre de cidre, quelques râpures de chou-fleur cru et un petit fond d’artichaut. Couper en très petits dés, recouvrir d’une huile douce selon votre goût. Assaisonnez à votre convenance (pas besoin de sel).
Mousse de sardines aux himanthales :
Une boîte de sardine au citron (avec ou sans huile d’olive que vous garderez pour la recette), un fromage frais de chèvre ou de brebis, une cuillère de moutarde en grains, des 5 baies moulues, des haricots de mer cuits et ciselés finement, écrasez le tout à la fourchette, et voilà vos convives se régaleront…
Un article de Claire Maerten, guide naturaliste littoral – Atelier Terra Maris