Savez-vous ce qu’est vraiment un savon ? Comment il est fabriqué ? Le terme de saponification vous parle ? Et la saponification à froid, vous connaissez ? Voici un petit article qui vous éclairera sur toutes ces questions et vous permettra de faire la différence entre un savon industriel (bien décapant pour la peau) et un savon artisanal surgras aux propriétés nourrissantes et adoucissantes.
Qu’est-ce qu’un savon ?
Pour faire un savon, c’est très simple :
Nous avons besoin de corps gras que l’on peut choisir parmi :
- Les huiles végétales alimentaires (olive, tournesol…)
- Les beurres (karité, cacao…)
- Les graisses animales (suif, saindoux…)
- La cire d’abeille
Pour transformer ces corps gras, nous avons besoin d’un alcalin (basique) soit de la soude, soit de la potasse.
La potasse permet d’avoir un savon mou, style savon noir.
La soude permet d’avoir du savon solide.
La soude provient de l’hydrolyse du sel de mer :
NaCl + H2O → NaOH + HCl
Sel de mer + eau → soude + acide chlorhydrique
Nous entrons véritablement dans le monde de la chimie et de la célèbre phrase de Lavoisier « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »
La soude va permettre de transformer les corps gras en savon et en glycérine selon la formule suivante :
On peut donc lire sur les étiquettes sodium....ate = un ingrédient transformé en savon (ex: sodium cocoate : huile de coco transformée en savon)
C’est la SAPONIFICATION !
Saponification artisanale ou industrielle : quelles différences ?
On peut distinguer 2 types de saponification :
-La saponification à froid ou méthode artisanale ancestrale
-La saponification à chaud ou méthode industrielle.
La saponification industrielle
Dans l’industrie, les corps gras de référence sont souvent de qualité médiocre. Huile de palme, coco et suif qui transformés en savon prendront les noms suivants sur les étiquettes, sodium palmate (huile de palme transformé en savon), sodium cocoate (huile de coco transformé en savon), sodium tallowate (suif transformé en savon).
La soude est ajoutée en excès afin de transformer tous les corps gras. Le tout est chauffé à hautes températures. La saponification est alors rapide.
En fin de réaction, la pâte à savon est lavée avec de l’eau salée afin d’éliminer l’excès de soude mais aussi pour récupérer la précieuse glycérine, agent adoucissant. Elle est revendue pour garnir des crèmes.
On se retrouve donc avec un savon qui a 3 propriétés :
-Biodégradable
-Antiseptique
-Dégraissant
Mais qui dit dégraissant, dit asséchant. Résultat les savons industriels assèchent la peau.
La saponification à froid
Dans la saponification à froid, les corps gras sont en général de qualité (à vérifier sur les étiquettes).
Ce n’est pas la soude qui est en excès mais les corps gras
Le mélange avec la soude n’est pas chauffé.
La glycérine produite, dont l’action sera l’hydratation et la reconstitution du film hydrolipidique de la peau, reste intégralement dans le savon.
Les corps gras en excès ne sont pas saponifiés et vont former le surgras.
Le savon est donc doublement doux, par la présence de glycérine et par le surgras.
On doit mélanger la soude et les huiles à la même température. Il y a donc un thermomètre dans la lessive de soude (soude + eau) et dans les huiles. Il faut surveiller et dès que tout est à la même température. On mélange. C’est long !
Ensuite il faut mixer. C’est comme faire de la cuisine. Quand le mélange épaissit, il y a « la trace », c'est-à-dire que le mixer laisse une trace sur le dessus du mélange.
A ce moment on peut rajouter le miel, le lait, des argiles et des huiles essentielles.
Il faut faire très attention pour être précis dans les masses mesurées et parfois aller très vite car la réaction de saponification se fait en quelques secondes.
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