Vous voulez une maison confortable, écologique, adaptée à votre environnement ? Il est impératif de réfléchir à votre projet en termes de conception bioclimatique.
Il s’agit d’obtenir le confort souhaité de la façon la plus naturelle possible, grâce aux moyens architecturaux, aux énergies renouvelables disponibles sur place (solaire, géothermique, éolienne), et en faisant aussi peu que possible appel à des moyens mécaniques ou des énergies extérieures. Les architectes de maison bioclimatiques sont en quête de symbiose et s’inscrivent dans une démarche de développement durable. Ils ont pour objectif une ambiance saine dans toute la maison.
Pas question de choisir une maison sur catalogue. Selon votre région, votre terrain, son sol, son orientation, … vous n’aurez pas les mêmes besoins ni les mêmes ressources. Dans les régions chaudes, il faudra réfléchir à un mode de construction qui captera le maximum de chaleur en hiver, mais qui protégera du soleil en été.
L’architecture bioclimatique s’enquiert de la meilleure solution pour gérer l’énergie, qu’elle soit solaire ou non. En hiver, elle cherche à capter, à conserver et à diffuser l’énergie solaire. En été, elle veille à réduire les apports énergétiques et recherche les sources de rafraîchissement.
Pour capter de la chaleur, on pourra concevoir une maison avec de grandes surfaces vitrées. A l’inverse, une maison avec peu d’ouvertures et des façades végétalisées conservera sa fraîcheur en été dans une région chaude.
En hiver, ce sont les vitrages placés au sud qui reçoivent correctement la lumière du soleil et génèrent de la chaleur grâce à un effet de serre avec les autres surfaces pleines de l’habitation. On appelle ce système : solaire passif.
L’implantation d’une maison bioclimatique dans nos régions
Dans nos régions, il est bon d’avoir de grandes ouvertures côté sud. Cependant, il peut être utile de protéger les surfaces vitrées sud de façon à limiter l’entrée du soleil direct en été mais pas en hiver. Cela peut se faire par des volets, une casquette horizontale, mais on peut aussi penser à un rideau de végétation. On évite les ouvertures au nord pour éviter les déperditions thermiques. On conserve quelques ouvertures à l’est pour les pièces d’usage matinal ou la cuisine. On réduit par ailleurs les ouvertures à l’ouest surtout pour les chambres afin qu’elles conservent de la fraîcheur en été. Trop d’ouvertures à l’est et à l’ouest génèrent un risque de surchauffe.
Voici recommandations pour les surfaces vitrées :
20 % de la surface habitable.
50 % au sud, 20 à 30 % à l’Est, 20% à l’ouest et 0 à 10% au nord.
Dans nos climats, si la maison a été bien conçue d’un point de vue thermique, il est possible de conserver une température comprise entre 20°C en hiver et 25°C en été sans utiliser de chauffage ou très peu.
Le bâtiment : forme et distribution
Un bâtiment ayant un coefficient de compacité faible (rapport entre la surface des parois extérieures et la surface habitable) aura moins de déperditions thermiques. A l’intérieur de l’habitation se distinguent naturellement différentes zones thermiques. On mettra au nord tout ce qui est garage, cellier, … qui n’a pas besoin de chaleur, pour assurer un espace « tampon ».
Jouer sur la couleur
A l’intérieur de l’habitation, les couleurs jouent un rôle primordial pour la diffusion de la chaleur. Des plafonds clairs permettent de diffuser plus aisément la lumière. Des sols sombres (noirs ou bleus) capturent l’énergie. C’est important, d’autant que la chaleur a naturellement tendance à monter. On peut ensuite varier les teintes sur les murs en fonction du besoin en chaleur ou fraîcheur demandé.
Quels matériaux ?
On peut également agir sur le confort thermique grâce à la surface des matériaux. Une surface lisse rejettera la lumière tandis qu’une surface mate ou un matériau naturel la transformera en chaleur. Le constructeur privilégiera les matériaux « naturels », « sains » et à faible empreinte écologique et de préférence locaux et renouvelables. Il veillera à ce qu’il n’y ait pas d’émission nocive dans l’habitation.
Tous ces choix doivent se faire en veillant à conserver dans la maison une bonne qualité lumineuse.
Isolation et ventilation
Restituer la chaleur l’hiver ou la fraîcheur, l’été, se fait à la fois par le jeu des matériaux de la construction mais aussi par une bonne ventilation et une isolation adaptée. Il convient d’éviter les isolants thermiques qui vont à l’encontre de cette restitution. Pour amortir les variations de température dans le bâtiment, il est bon de choisir des matériaux possédant une forte inertie (parpaing, brique, pierre). Si l’habitation est en ossature bois, on peut rajouter de l’inertie grâce à une dalle béton ou une cloison en terre. Pour éviter les surchauffes sous les toits en été, il existe différentes solutions telles qu’une toiture végétalisée, une forte isolation ou une lame d’air plus importante. Une VMC à double flux est également un atout pour amener de l’air frais dans la maison.
Une maison pensée en bioclimatique et déjà un grand pas écologique. Il faut aussi y associer une réflexion sur les matériaux sains et sur la localisation afin d’éviter d’inutiles déplacements. Aimer vivre de façon écologique en pleine nature c’est bien, mais s’il faut prendre tous les jours la voiture pour aller travailler ou faire ses courses à 30 km, cela demande aussi réflexion.